Editorial n°3 : C'est encore long ?
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Tandis que l’exposition permanente était le principal format de médiation utilisé jusqu’à une période encore récente, nombreux sont aujourd’hui les lieux d’exposition qui n’en proposent pas à leurs publics. Et pour ceux qui continuent à en avoir, où à en faire, différentes expressions ont fleuri afin d’éviter le terme de permanent : exposition de synthèse, exposition de référence, accrochage… A l’heure de l’événement roi, le tout est d’éviter de dire à ses visiteurs potentiels, aux médias et à ses financeurs, que l’on propose quelque chose que ne fait pas date, qui ne « bouge » pas : quelque chose de pérenne. Du point de vue muséologique le problème ne se pose pourtant pas en ces termes. Car sous l’angle de la durée la permanence a toujours une fin, et chaque rénovation est l’occasion d’actualiser les présentations en fonction de la progression des connaissances, de l’évolution des préoccupations des visiteurs, ou de celle du rôle assigné au musée par la société qui lui est contemporaine. Surtout, derrière l’expression d’exposition permanente se cache un médium spécifique, caractérisé par des types de discours, des formes de présentation et des objectifs auprès des publics particuliers. Dès lors, en avoir ou non ne revient pas à être ou non à la mode, mais relève de choix de programmation, de politique des publics, et de traitement par l’établissement de sujets dont les savoirs sont plus ou moins stables. En somme, une exposition permanente n’est pas une exposition temporaire qui dure. Et les établissements qui en ont les moyens ne s’y trompent pas. Ils sont nombreux à proposer en leurs murs expositions permanentes et expositions temporaires, afin de jouer sur une complémentarité des approches et des sujets traités, tout en misant sur l’idée (parfois fausse) que les visiteurs passeront des unes aux autres. A l’heure où les interventions d’artistes, les vitrines actualisées et les bornes multimédias d’actualités sont monnaies courantes au sein même des plus vieilles de nos institutions, Expologie vous propose d’éviter les fausses évidences et de réfléchir sur les caractéristiques et le potentiel du médium spécifique que constituent les expositions permanentes. Espérons que ce nouvel éditorial nous permettra de progresser, pourquoi pas, vers un état du bonheur… permanent !
Nicolas Blémus et Amélie Gaucher, 01/09/09 | |||||
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| Commissaire de l’exposition | ![]() | Directeur du jardin des sciences (Dijon) | ||
Directeur scientifique de Cap sciences(Bordeaux) | Directeur de l’écomusée du Val de Bièvre (Fresnes) | ||||
Directeur du musée de l’informatique (Paris) |
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Cité de l’architecture & du patrimoine | Big Bang décanonise la sainte présentation permanente Big Bang, Centre Georges Pompidou, 2005-06 | ||||
1967-2009 | Lorsque l’histoire du site dicte sa loi La rénovation du Musée de l’Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort (MévA) |
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Montrer l’histoire de la muséographie d’ethnologie à travers une exposition permanente Musée de la vie bourguignonne, Dijon | La métaphore pour principe muséographique d’une exposition permanente Musée Maïakovski, Moscou |